Forces et faiblesses dans la gouvernance des Indications Géographiques (IG) à Bahia et des IG des Farines de Manioc du Brésil
Nina Paloma Neves Calmon Siqueira Branco  1@  , Lara Conceição Campos Pena  2, *@  , Alcides Dos Santos Caldas  2, *@  , Ryzia De Cassia Vieira Cardoso  2, *@  
1 : Centre population et développement  (CEPED - UMR_D 196)  -  Site web
Institut de Recherche pour le Développement, Université de Paris : UMR_D 196
45 rue des Saints-Pères75006 Paris -  France
2 : Université Fédérale de Bahia  (UFBA)
rua Augusto Viana, s/n- Palacio da reitoria, canela, SalvadorCEP: 40110-909 -  Brésil
* : Auteur correspondant

La bonne gouvernance d'un réseau de parties prenantes impliquées dans les indications géographiques (IG) est un élément essentiel de la réussite des IG. Toutefois, les intérêts divergents au sein de ce réseau multi-acteur peuvent favoriser des situations de conflit suffisamment fortes pour entraver le processus de configuration des indications géographiques.

Au Brésil, la gouvernance d'une Indication Géographique est mise en place par l'institution qui en est détentrice et représente légalement les producteurs d'un produit pour un territoire bien délimité devant l'Institut National de Propriété Industrielle brésilien. Premièrement, la gouvernance prend la forme d'un comité de gestion qui prend des décisions, collectivement, et élabore le cahier des charges du produit, les modes de contrôle du label de qualité, etc. Deuxièmement, la gouvernance intègre d'autres institutions qui soutiennent la démarche du territoire d'origine, de la sorte qu'il s'établit un réseau de soutien à l'IG. Cet étude propose une analyse des forces et faiblesses de ces dispositifs de gouvernance des Indications Géographiques à partir des cas particuliers de l'état de Bahia et des IG de farine de manioc brésiliennes au Nord du Brésil et au recôncavo baianais. La bonne gouvernance d'un réseau multi-acteur impliqué dans l'IG est un élément essentiel du succès de l'IG.

La gouvernance des IG est souvent l'aboutissement d'un travail en réseau impliquant des agriculteurs familiaux ou producteurs, des institutions d'enseignement et de recherche, des dispositifs d'extension rurale et d'organisations étatiques. En ce sens, il convient de souligner l'accent mis sur les relations que les organisations collectives et sociales de producteurs entretiennent avec ces réseaux de soutien aux IG.

L'étude a examiné la relation entre les organisations des producteurs avec ce réseau de soutien des IG dans les chaînes de production de Littoral Sud de cacao, du Café du Ouest, de la cachaça Abaíra et du projet d'IG farine de manioc Copioba, à Bahia. En outre, elle a couvert les IG accordées pour les farines de manioc de la région Nord du Brésil (IG Cruzeiro do Sul, IG Uarini, IG Bragança), en observant les facteurs de succès et les défis auxquels ces IG sont confrontées après leur obtention. Ce travail intègre une recherche doctorale et un projet d'extension universitaire mené à l'Université fédérale de Bahia, tous deux en cours.

L'analyse initiale a révélé que les cas de gouvernance les plus réussis avaient lieu dans des organisations d'agriculteurs dont l'ancienneté date d'avant la sollicitation de l'IG, les réseaux mieux structurés constituant un élément central pour le maintien et la promotion de l'IG. En revanche, les principaux obstacles, identifiés principalement dans les filières farine de manioc, sont liés à la plus grande fragilité de l'organisation sociale des agriculteurs et à leur moindre autonomie dans la constitution de partenariats et de réseaux d'appui institutionnels. Il est remarquable une diversité significative dans les types de produit alimentaires : le cacao et café étant plus valorisés aux marchés et plus exportés; la cachaça et les farines de manioc étant des produits de consommation plus nationale et d'origine plus populaire, éléments considérés en analyse.


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